Recurvatum genou : ce qu’il faut savoir sur ce phénomène

Les genoux font partie des articulations les plus sollicitées par le corps humain. Avoir des douleurs au genou peut ainsi constituer un véritable handicap pour une personne. Une douleur au genou peut avoir différentes origines. Parmi ces causes, nous pouvons citer le recurvatum genou, une déformation orthopédique assez fréquente chez les nourrissons et chez certaines femmes. Mais qu’entend-on plus exactement par recurvatum genou ? Quels sont les causes et les symptômes de cette anomalie ? Existe-t-il des traitements pour la soigner ? Les réponses dans les lignes suivantes.

Recurvatum genou : qu’est-ce que c’est ?

Provenant du nom latin « genu recurvatum » qui signifie « genou incurvé », le recurvatum genou est une déformation orthopédique assez fréquente chez les femmes et les jeunes enfants. Il se traduit par la possibilité d’étendre le genou exagérément en direction de l’avant. Autrement dit, une personne souffrant de ce trouble a la capacité de distendre l’articulation de son genou d’une façon plus poussée. Ce qui crée une courbure vers l’arrière du genou.

Quelles sont les causes du recurvatum genou ?

D’une manière générale, le recurvatum genou provient d’une hyper laxité des ligaments articulaires. Ce qui permet à l’articulation de pouvoir trop s’ouvrir et de créer une courbure des membres inférieurs vers l’arrière. Il existe plusieurs types de recurvatum genou. Cependant, nous pouvons les diviser en 3 grandes catégories à savoir le genu recurvatum familial, le genu recurvatum congénital et le genu recurvatum acquis.

Le genu recurvatum familial

C’est sans aucun doute la forme la plus courante du recurvatum genou. Le genu recurvatum familial est visible chez les enfants dès leurs premiers pas. Il se caractérise par une hyperextension de la jambe sur la cuisse en position debout. En général, cette pathologie bénigne à l’hyper laxité ligamentaire disparaît spontanément à l’âge adulte.

Le genu recurvatum congénital

Le recurvatum genou congénital qui est plus rare, mais plus grave. Cette anomalie provient d’une malformation entraînant la luxation de l’articulation par le déplacement des os. Elle peut causer des blessures fréquentes au niveau du genou. Souvent accompagné d’une arthrogrypose, une maladie congénitale se manifestant par une raideur des articulations, ce type d’anomalie peut nécessiter une intervention chirurgicale.

Le genu recurvatum acquis

On a à faire à un genu recurvatum acquis lorsque l’anomalie est la conséquence d’une fracture mal consolidée du genou ou d’une atrophie musculaire. Il peut s’agir d’une fracture de la rotule, du fémur ou du tibia. Dans une telle situation, une ostéotomie peut être nécessaire. Ce type d’intervention chirurgicale consiste à sectionner l’os du membre inférieur et à le repositionner dans un axe plus normal.

Comment identifier un recurvatum genou ?

Le recurvatum genou peut être identifié assez facilement. Touchant plus les filles que les garçons, il peut être isolé ou associé à d’autres malformations musculo-squelettiques. Le diagnostic de cette anomalie peut se faire dès la naissance du bébé par la position typique du genou. Il se caractérise par une hyper extension anormale de plus de 20°, avec un défaut de flexion. L’examinateur devra chercher la présence ou non d’une luxation pour classer le type de recurvatum.

Toutefois, il se pourrait que cette anomalie ne se guérisse pas avec le temps. Dans le cas où elle persiste depuis l’enfance, elle peut être à l’origine d’une arthrose du genou. En effet, la déformation provoque un déplacement des points de pressions au niveau des articulations. Des douleurs et des tensions peuvent ainsi être ressenties en raison de la détérioration des cartilages.

Quelles sont les différentes classifications du recurvatum genou ?

D’après la classification de Leveuf et Pais de 1946, le recurvatum genou peut se présenter sous trois différents stades : 

1. stade A lorsqu’il s’agit d’un recurvatum sans luxation,
2. stade B lorsqu’il s’agit d’un recurvatum avec subluxation et 
3. stade C lorsqu’il s’agit d’un recurvatum avec luxation.

Mais il existe aussi une autre classification établie par Laville. Selon lui, le recurvatum genou peut être classifié en quatre différents stades en fonction de sa gravité :

1. stade I pour un recurvatum simple dont la flexion atteint 45° sans luxation,
2. stade II pour un recurvatum instable, dont la flexion atteint ou dépasse 45°,
3. stade III pour un recurvatum récalcitrant avec flexion du genou nulle,
4. stade IV pour un recurvatum irréductible avec flexion du genou nulle, avec ou sans luxation.

Existe-t-il des traitements pour soigner le recurvatum genou ?

Il existe effectivement plusieurs solutions pour traiter le recurvatum genou. Cependant, la solution à adopter dépendra du type et de la gravité de l’anomalie.

Les solutions orthopédiques

Les solutions orthopédiques peuvent suffire pour traiter les cas les plus bénins de recurvatum genou. Dès la naissance du nourrisson, des manipulations douces de réduction peuvent être effectuées pendant une quinzaine de jours. En cas d’échec du traitement, une traction cutanée, accompagnée d’une flexion de genou et d’une immobilisation plâtrée peut être envisagée.

S’il s’agit d’un adulte atteint d’un recurvatum léger, une orthèse plantaire avec élévation au niveau du talon pourrait aider à corriger l’alignement du membre inférieur en limitant l’hyper-extension du genou. Pour le cas d’un recurvatum plus sévère, le fait de porter une orthèse de genou permettrait un meilleur contrôle de l’amplitude articulaire dans les mouvements d’extension et de flexion.

D’une manière générale, le fait de porter une orthèse du pied ou du genou devrait être suffisant pour rétablir naturellement l’axe du membre inférieur. Des séances de rééducation peuvent être utiles dans le cas où il s’agit d’un recurvatum causé par une atrophie musculaire. Ces exercices de rééducation vont permettre de renforcer les muscles et de réduire les risques de complications.  

Les solutions chirurgicales

En cas d’échec des traitements orthopédiques, un traitement chirurgical devra être effectué. L’opération sera plus efficace si elle est effectuée le plus tôt que possible. Elle devra ainsi être réalisée à partir d’un âge de trois à six mois de vie du bébé. De même, un acte chirurgical est nécessaire pour le cas d’un recurvatum genou plus grave. Toutefois, le chirurgien est le seul apte à choisir le type de chirurgie orthopédique adéquate en fonction de la gravité de l’anomalie.